Roby Seidel, membre de SUISA depuis de nombreuses années, est décédé le 3 janvier 2014. Âgé de 71 ans, le compositeur, arrangeur et multi-instrumentiste de Genève était considéré comme un pilier en matière de son de big band. Par Michael Gasser, contributeur invité
Roby Seidel, membre SUISA depuis 1970, était connu et reconnu loin à la ronde comme un véritable phénomène du monde des big bands. Né à Genève dans une famille de musiciens, il apprit tout d’abord un instrument à cordes, l’alto, puis le cornet et enfin le saxophone. Il étudia au Conservatoire de Genève et se forgea une solide réputation notamment en tant qu’arrangeur. S’il ne fallait mentionner qu’une seule de ses œuvres, ce serait peut-être «Zelda», un morceau dédié à sa fille, magnifique dans la version du Big Band de Lausanne. Du jazz de toute grande classe, alliant élégance et douceur, duquel se dégage une structure claire.
Durant de nombreuses années, il composa pour le Groupe instrumental romand (GIR) ainsi que bien évidemment pour son ensemble, le Roby Seidel Big Band, et travailla également pour de nombreux autres big bands, notamment de Suisse romande. Il effectua également un immense travail de «repiquage» de plusieurs centaines d’arrangements. L’automne passé, un CD est paru en hommage à ses 10 ans d’activité en tant que Directeur du Eagle’s Variety Big Band. Un CD intitulé «Contrepèterie», avec des arrangements de Roby Seidel, bien sûr.
L’artiste nous a quitté le 3 janvier, à l’âge de 71 ans. «Il était un musicien aussi polyvalent qu’éclectique», dit de lui Alain Morisod, faisant part de sa tristesse. «Avant tout, Roby Seidel était l’un des derniers mohicans. Aujourd’hui, il est rare de trouver des artistes ayant de telles connaissances musicales.»
La radio RTS a récemment rendu un vibrant hommage à Roby lors d’une émission de près de 80 minutes. Plusieurs compagnons de route, parmi lesquels le trompettiste Philippe Demierre et le journaliste de radio et producteur Pascal Bernheim ont exprimé leur grande admiration non seulement pour le musicien, mais également pour l’homme.
Il a toujours dépassé toutes les attentes en fournissant un travail intense, se rappelle Pascal Bernheim: «Roby Seidel était un homme extraordinaire, avec une multitude de facettes insoupçonnées.» En matière de musique, il accordait notamment une grande importance au rythme et visait la perfection. Roby était un grand professionnel, mais il savait également admirablement bien glisser une touche d’humour dans le quotidien.
La disparition de Roby Seidel laisse un vide immense, aussi bien dans le monde suisse de la musique que parmi ses proches.