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« Ce serait bien que cette crise sensibilise à l’art »
Texte de Nina Müller; vidéo réalisée par Anna Känzig, arrangée par Nina Müller
Pendant la crise du corona, le projet "Music for Tomorrow" de SUISA offre à certains membres une plateforme pour montrer leur travail et les défis qu'ils ont rencontrés pendant cette période. Cette fois, la musicienne et compositrice zurichoise Anna Känzig raconte ce qu'elle ressent lorsque les annulations de concerts se succèdent et pourquoi elle n'a pas perdu espoir malgré tous les efforts déployés. Pour "Music for Tomorrow", elle a interprété en exclusivité sa chanson "House of Cards", qui décrit magnifiquement les circonstances actuelles.

Dans sa jeunesse, Anna Känzig (35) était déjà très musicale. A l’âge de cinq ans elle a appris à jouer de la guitare. Plus tard la basse et le piano ont suivi et sa formation scolaire s’est également déroulée dans le domaine musical. Elle a obtenu sa licence à la Haute école des arts de Zurich (ZHdK) dans le département de jazz et depuis 2009, Känzig fait partie intégrante de la scène musicale suisse. Avec sa voix claire, la Zurichoise a déjà fait vibrer le public au Montreux Jazz Festival, au Gurten Festival, à Energy Air et à la finale de l’Elite Model Look 2016.

Elle est sous contrat avec Sony Music Suisse depuis 2014 et a déjà produit trois albums, toujours sous le label Nation Music. Elle a produit l’album « Sound and Fury », qui figure également sur « House of Cards », avec le producteur de musique Georg Schlunegger de Hitmill, et Lars Norgren, qui travaille également avec le musicien pop suédois Tove Lo, et a assuré le mixage de l’album.

En 2016, sa chanson « Lion’s Heart » a été l’hymne de la campagne de collecte de fonds « chaque centime compte ». Anna Känzig est la première femme à avoir contribué à la chanson officielle de la campagne de collecte de fonds de la SRF et de la Chaîne du Bonheur.

«House of Cards»

Pour « Music for Tomorrow », Anna Känzig a interprété et enregistré la chanson « House of Cards ». Elle dit à propos du morceau : « La chanson décrit en fait très bien la situation actuelle. Il s’agit du fait que les situations peuvent changer d’un jour à l’autre et que, malgré une planification méticuleuse, tout peut soudainement être différent. La chanson a été écrite il y a quelques années et fait partie intégrante de mon programme de concert depuis lors.

Anna Känzig, à quoi ressemble votre journée de travail en tant que compositrice et parolière pendant la pandémie du corona?
J’essaie d’utiliser la pause obligatoire qui en résulte de manière aussi créative que possible. Au début de la crise du corona, c’était extrêmement difficile pour moi parce que toute la situation me paralysait. Des concerts sont annulés chaque jour, et la sortie prévue du single ne semble soudain plus avoir beaucoup de sens. À un moment donné, j’ai pu me libérer de cette léthargie et retrouver le flux créatif. J’ai déterré beaucoup d’idées de chansons qui étaient restées en suspens jusqu’alors et je me suis barricadée dans ma salle de musique. Entre-temps, de nombreuses nouvelles chansons ont été créées, ou au mieux du matériel pour un nouvel album !

Que signifie cette crise pour toi personnellement?
En raison de la crise, j’ai dû soudain me remettre à travailler de manière beaucoup plus intensive. L’isolement collectif a déclenché une poussée créative en moi. Comme il n’était plus permis de donner des concerts en direct, le contact personnel avec le public a été brusquement interrompu. De nombreux concerts ont été transférés sur internet, mais cela ne m’a pas vraiment attiré. Je comprends qu’il faut trouver des formes alternatives, mais surtout avec les concerts en streaming, une partie substantielle du plaisir culturel est perdue pour moi. En attendant, les petits concerts sont à nouveau autorisés, et je me rends compte plus que jamais que cet échange d’énergie entre les musiciens et le public est tout simplement irremplaçable.

Comment le public peut-il te soutenir en ce moment?
De manière classique : l’achat d’albums et de chansons aide toujours. Bien sûr, cela ne doit pas toujours se produire avec les grandes plateformes. Ce qui nous aide le plus est d’acheter de la musique directement chez nous, via notre boutique en ligne, ou sur demande personnelle. Le streaming est également possible, mais le revenu par stream est très faible. Les médias sociaux jouent certainement aussi un rôle dans le soutien à l’artiste. Un like n’est pas un paiement, mais l’attention et le partage sur les médias sociaux nous aident à accroître notre renommée et, dans le meilleur des cas, à gagner de nouveaux fans.

Cela t’aiderait-il si les gens streament plus ta musique sur spotify et co?
Le streaming aide dans une certaine mesure, c’est certain. Mais il serait bien mieux que les gens consomment la musique sur des plateformes où ils peuvent acheter les morceaux individuels. Il serait bien qu’il y ait une sorte de sensibilisation à travers cette crise et que les gens soient plus disposés à payer à nouveau pour la consommation culturelle.

Selon toi, quels sont les éléments positifs que la situation actuelle pourrait apporter?
J’espère que le manque d’aventures culturelles déclenché par la crise du corona créera une nouvelle soif de rencontres en direct et que d’aller par exemple à un concert sera beaucoup plus apprécié.

Que veux-tu partager avec tes fans?
Je me réjouis d’accueillir à nouveau mes fans pour un concert en direct bientôt !

www.annakaenzig.com

«Music for Tomorrow»
La crise du Covid-19 est particulièrement rude pour les membres de SUISA. En effet, jusqu’à nouvel ordre, les représentations de toute sorte sont interdites. De nombreux compositeurs, compositrices, éditeurs et éditrices ont ainsi perdu leur principale source de revenus. Au cours des prochaines semaines, nous aurons le plaisir de partager le portrait de certains d’entre eux sur le SUISAblog. L’occasion pour ces professionnels de nous confier ce qui les touche et de raconter leurs défis et leur quotidien. Les musiciens et musiciennes ont également filmé leur performance pour notre blog, depuis chez eux ou depuis leur studio. SUISA verse une rémunération aux artistes pour leur participation à ce projet.

1 réponse à “« Ce serait bien que cette crise sensibilise à l’art »

  1. Guten Tag Nina,
    danke für deinen Beitrag! Ein sehr wichtiges Thema was du da ansprichst. Es war und ist auch immer noch für uns alle eine schwere und ungewohnte Zeit.

    Liebe Grüße
    Christoph

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