Bernard Cintas, quelles expériences musicales, professionnelles – en qualité d’entrepreneur – ou autres apportez-vous à votre nouvelle activité au sein du Conseil de la FONDATION SUISA?
Mon parcours musical a commencé, tout d’abord en tant qu’instrumentiste – batterie, percussion – au sein de groupes d’accordéonistes amateurs, mais également au sein de groupes de musiques Rock/blues. En parallèle à ce parcours, j’ai exercé des responsabilités au sein de comités d’associations d’accordéon aux niveaux cantonal et romand, puis j’ai présidé l’Association Romande des Musiques populaires, qui regroupe les associations cantonales romandes de fanfares, choeurs et orchestres d’accordéon, et qui organise depuis 2006 le Festival des Musiques Populaires de Moudon. Ce parcours m’a permis de me confronter aux diverses cultures musicales populaires romandes, d’en saisir les enjeux et les contraintes. Il m’a également permis de rencontrer des acteurs de la musique populaire Suisse-Allemande et de me confronter aux différences culturelles et structurelles qu’il y a de part et d’autre de la Sarine en matière de musiques populaires.
De manière générale, que pensez-vous de la promotion culturelle ou musicale en Suisse?
La promotion musicale me paraît bien structurée pour les professionnels. Au niveau associatif amateur elle me paraît diffuse, et peu visible – à part les institutions comme la Loterie Romande.
Selon vous, de quelle manière une institution privée telle que la FONDATION SUISA peut-elle contribuer au mieux à la promotion de la création musicale suisse?
En encourageant non seulement la création de pièces de musiques ou de projets musicaux complets, mais également en aidant les structures de formation qui ne bénéficient pas toutes de soutien public.
Que souhaitez-vous pour l’avenir de la création musicale suisse?
Qu’elle garde sa richesse et sa diversité culturelle en s’appuyant sur toutes les spécificités régionales, qu’elle puisse se nourrir d’un héritage traditionnel qui est heureusement encore très présent, tout en sachant s’en émanciper pour aller de l’avant.
Quelle musique vous a dernièrement profondément touché ou impressionné, et pourquoi?
C’est une pièce d’un jeune compositeur genevois qui a été écrite pour harmonie et orchestre d’accordéon et qui se nomme «Super Novae». Elle transcende les genres musicaux, avec une harmonisation élégante des multiples timbres et couleurs qui sont associés pour l’occasion. Une belle démonstration de dépassement des clochers et des a-priori qui verrouillent trop souvent la création musicale.
Présidente: Erika Hug, Vice-président: Thomas Pfiffner |