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Marco Zappa: 50 anni di musica

Marco Zappa: 50 anni di musica
Interview avec Marco Zappa au studio MarcoZappaMusic à Sementina.
Photos: Manu Leuenberger
Interview/texte de Zeno Gabaglio –
Cinquante ans de succès : la seule carrière durable de Suisse dans la «canzone italiana» – dans toutes ses dimensions. C’est un fait indéniable, mais essentiel quand on parle du chanteur Marco Zappa de Bellinzone, qui revient cette année sur le devant de la scène de la culture musicale suisse italienne. Son nouvel album «PuntEBarrier» contient 18 chansons inédites et sa tournée suisse débutera le 14 mars 2017 au Teatro Sociale de Bellinzone. La versione italiana del testo si trova sotto.

Cinquante ans de musique: c’est une bonne occasion de rencontrer Marco et de passer en revue le chemin parcouru. Nous lui avons demandé de nous raconter comment tout a commencé et comment il a développé son rapport à la création musicale dans une région – le Tessin – qui ne s’est jamais particulièrement distinguée dans la «canzone italiana», autrement dit la chanson en italien.

Marco Zappa: Tout a commencé avec ma mère qui voulait que je devienne pianiste classique. Nous habitions à l’époque à Bellinzone et j’étais encore un enfant. J’ai joué du piano pendant deux ans, plus ou moins à contrecœur, et je me souviens que je n’aimais pas ça. Je devais faire des gammes tous les jours et, à cet âge, j’avais bien d’autres choses en tête. Chez les scouts, j’ai commencé à jouer de l’harmonica, un instrument que l’on peut emmener avec soi, contrairement au piano, et qui permet de partager sa musique avec d’autres. La sœur de ma mère jouait de la guitare. Elle m’a montré les premiers accords précisément à l’époque où Adriano Celentano et les premiers «chanteurs hurleurs» sévissaient en Italie. J’ai été séduit dès le début et je me suis immédiatement identifié à eux. J’ai fondé un petit groupe avec mes camarades du gymnase et nous jouions aux fêtes scolaires.

Marco Zappa (g.) et Zeno Gabaglio.

Zeno Gabaglio: Quelles étaient les possibilités, pour ceux qui faisaient de la musique, de la partager avec d’autres?
Il y avait effectivement le besoin de se réunir autour de la musique, mais il s’agissait le plus souvent de musique folklorique. Moi aussi, j’ai passé plusieurs années à chanter et à jouer la Verzaschina, il Boccalino et d’autres chansons que l’on qualifie aujourd’hui de folk. Pour la musique live, il y avait au Tessin encore un grand nombre d’orchestres qui jouaient de la musique légère. Le répertoire de ces groupes, composés de seulement 4 à 5 musiciens, naviguait entre jazz, swing et variété. En rentrant de l’école, je m’arrêtais toujours devant les bars de Locarno pour les entendre jouer. J’étais complètement sous le charme et j’ai appris de nouveaux accords.

Mais la musique de ces orchestres de bal était une musique «ancienne». Comment Marco Zappa a-t-il trouvé le chemin de la modernité et du rock?
Grâce à la guitare électrique. Un soir, alors que je devais me produire avec mon groupe dans la chapelle de Minusio, le prêtre qui avait organisé la rencontre nous a joué Apache des Shadows avec ces superbes premières notes de guitare électrique saturée. Ce fut un vrai coup de cœur. Et puis il y avait aussi les chansons des Beatles!

Nouvel album «PuntEBarrier».

Marco Zappa doit donc sa carrière dans le rock à un prêtre moderne?
D’une certaine façon oui, grâce à un prêtre éclairé ! Mais nous, les jeunes qui venions d’être contaminés par le virus de la guitare électrique, avions un problème : comment modifier nos instruments pour obtenir exactement le même son ? Un ami, qui était électricien, m’a dit qu’il suffisait de dévisser un combiné téléphonique (la partie inférieure où l’on parle) pour avoir un microphone. C’est ce que j’ai fait. Puis j’ai fixé la pièce à ma guitare, j’ai connecté les deux fils à l’ampli de la vieille radio de mes parents et voilà: j’avais ma première guitare électrique. Je me souviens encore que, pour aller aux répétitions, je traversais la ville avec la radio attachée au vélomoteur …

Peu après, tu as commencé à faire de la musique sérieusement avec ton groupe, The Teenagers, mais tu n’as atteint le centre de gravité de ton univers musical que quelques années plus tard en passant de l’anglais à l’italien. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur ce tournant?
J’ai grandi avec du rock anglais que j’écoutais sur mon tourne-disque. J’écoutais les chansons des milliers de fois pour pratiquer les solos de guitare et apprendre les paroles par cœur. Même si nos connaissances en anglais n’étaient pas exceptionnelles, nous écrivions et chantions dans cette langue parce qu’à l’époque nous écoutions surtout du rock anglais. Paradoxalement, je critique un peu aujourd’hui les musiciens qui ne chantent qu’en anglais alors que leur langue maternelle est l’italien. Je me permets de le faire justement parce que moi aussi, j’ai commencé ainsi ! Nous avons sorti nos deux premiers 33 tours en anglais et nous étions fiers qu’EMI (la maison de disques des Beatles!) soit notre producteur. Elle n’aurait jamais produit nos disques dans une autre langue que l’anglais.

«Les mots que tu choisis sont comme des doigts sur une guitare: tu dois sentir qu’ils sont à toi. Lorsque ce n’est pas le cas, le résultat musical n’est pas sincère.» – Marco Zappa

Quand es-tu passé à l’italien?
Le passage à l’italien a eu lieu en 1979. Autour de nous, les goûts en matière de musique avaient changé ainsi que certains liens avec le concept de «canzone italiana», mais surtout j’avais pris conscience d’une chose: la langue que tu utilises doit être comme un instrument qui t’appartient. Les mots que tu choisis sont comme des doigts sur une guitare: tu dois sentir qu’ils sont à toi. Lorsque ce n’est pas le cas, le résultat musical n’est pas sincère. Depuis, lorsque je vis une expérience en dialecte, je dois l’écrire en dialecte et quand je la vis en italien, je l’écris en italien. Il en va de même pour les autres langues. Ce n’est pas une décision que je prends à l’avance. C’est l’histoire même que je veux raconter qui impose une expressivité particulière.

Passons à la musique pour terminer. Tu t’es très vite libéré de la convention adolescente de l’anglais et cela a été pareil avec ta vision de la musique uniquement orientée vers le rock. Tu as cherché des solutions moins évidentes et incontestablement plus audacieuses. Qu’est-ce qui t’a amené dans cette direction?
En passant à l’italien, j’ai choisi une configuration musicale hors du commun: un trio avec une flûte et un violoncelle. Peut-être qu’à l’époque, je voulais inconsciemment faire quelque chose qui plairait aussi à ma mère. L’orientation du groupe semblait classique, mais l’esprit était clairement rock, même si beaucoup pensaient alors que l’on ne pouvait faire du rock qu’avec une Stratocaster modifiée. Depuis, j’ai toujours essayé de m’ouvrir à la collaboration musicale avec des musiciens, des idées et des instruments toujours nouveaux. Le principe s’applique aussi aux paroles. L’histoire que tu veux raconter suggère, voire impose des solutions techniques et poétiques différentes. Si tu utilises toujours les mêmes pierres et que tu les empiles toujours de la même manière, tu finis par construire toujours le même mur.

www.marcozappa.ch, site officiel


Marco Zappa: 50 anni di musica

Cinquant’anni di carriera: l’unica duratura carriera della canzone svizzera che si sia svolta dentro (ma anche sopra, sotto e accanto) alla lingua italiana. Questo è il dato incontrovertibile – e incontrovertibilmente fondamentale – che riguarda Marco Zappa, e che ancora una volta in questo inizio di 2017 ripropone il cantautore bellinzonese al centro della cultura musicale della Terza Svizzera. Con un nuovo disco con 18 inediti – «PuntEBarrier» – e con un tour nazionale che inizierà il prossimo 14 marzo al Teatro Sociale di Bellinzona. Intervista/testo: Zeno Gabaglio

L’occasione è dunque imperdibile per incontrare Marco e fare qualche passo indietro, per farci raccontare com’è iniziato e come si è sviluppato il suo rapporto con la creatività musicale; in una regione – il Ticino – che dal punto di vista della canzone in lingua italiana non aveva mai offerto esempi illuminanti.

Marco Zappa: È iniziato tutto da mia madre, che mi vedeva come interprete-pianista in ambito classico. Abitavamo ancora a Bellinzona ed ero appena un bambino. Ho suonato due anni quasi per forza il pianoforte e mi ricordo che non mi piaceva: dovevo studiare ogni giorno ma avevo ben altre cose per la testa, a quell’età. Negli scout ho poi cominciato a suonare l’armonica a bocca, uno strumento che, a differenza del pianoforte, si poteva portare in giro e con cui si poteva condividere la musica. La sorella di mia madre suonava invece la chitarra, e fu lei a mostrarmi i primi accordi, proprio nel periodo in cui in Italia imperversavano Celentano e i primi “cantanti urlatori”. Mi sono subito appassionato e immedesimato, raccogliendo i miei compagni di ginnasio in un piccolo gruppo con cui suonavamo alle feste degli studenti.

Zeno Gabaglio: Che possibilità c’erano per chi voleva fare musica, e magari anche condividerla con gli altri?
Il bisogno di trovarsi attorno al fare musica effettivamente c’era, ma in genere si rivolgeva alla musica popolare. Anch’io ho passato diversi anni a cantare e suonare la Verzaschina, il Boccalino e le varie canzoni che oggi diremmo folk. Per la musica dal vivo in Ticino c’era però ancora una buona offerta di orchestre di musica leggera, cioè gruppi (di anche solo 4-5 elementi) che si esibivano in repertori tra il jazz, lo swing e la canzone; tornando a casa da scuola mi fermavo sempre ad ascoltarli davanti ai bar di Locarno in cui si esibivano, restando sempre affascinato dalla musica che facevano ed imparando accordi nuovi.

Ma quella delle orchestrine era comunque una musica «vecchia»! Cosa portò invece Marco Zappa sulla strada ben più moderna del rock?
La chitarra elettrica. Durante una serata in cui – con il mio gruppo – suonammo all’Oratorio di Minusio, il prete che organizzava l’incontro diffuse dall’impianto il brano Apache degli Shadows, con quei meravigliosi suoni iniziali di chitarra elettrica riverberata. Fu un colpo di fulmine, e poi, naturalmente, le canzoni dei Beatles! …

Quindi all’origine del percorso rock di Marco Zappa ci fu la modernità di un prete?
In un certo senso sì: di un prete illuminato! Ma contagiato così – all’improvviso – dal germe della chitarra elettrica, per noi giovanissimi rimaneva un problema: come trasformare i nostri strumenti per cercare di ottenere esattamente quel suono lì? Un amico elettrotecnico mi disse che dalla cornetta del telefono, svitando la parte inferiore (cioè quella in cui si parlava), si poteva ricavare un microfono. Così feci, togliendolo e incollandolo alla chitarra, collegai poi i due fili risultanti all’amplificatore della radio dei miei genitori e ottenni la mia prima chitarra elettrica. Ancora mi ricordo quando attraversavo la città con la vecchia radio legata sul motorino per andare a fare le prove …

Di lì a poco – con la band Teenagers – avresti cominciato a fare le cose decisamente sul serio, anche se il centro gravitazionale del tuo universo musicale lo avresti raggiunto qualche anno più tardi, passando dalla lingua inglese a quella italiana. Ci puoi spiegare questa tua fondamentale evoluzione?
Ero cresciuto ascoltando pezzi rock inglesi sul mio giradischi, ascoltando mille volte i 45 giri per imparare gli assoli di chitarra e memorizzare i testi. E se anche la conoscenza della lingua era per tutti approssimativa, si scriveva e si cantava in inglese proprio perché i nostri ascolti di quel periodo erano focalizzati sul rock britannico. Oggi paradossalmente critico un po’ quei musicisti che – pur essendo di lingua madre italiana – cantano solo in inglese, e credo di poterlo fare proprio perché anch’io, in fondo, ho cominciato così. I primi due LP li realizzammo in inglese, e l’orgoglio fu che a produrceli c’era la EMI (la casa discografica dei Beatles!) che senza l’inglese non ce li avrebbe mai prodotti.

«Le parole che scegli sono come le tue dita su una chitarra: devi sentirle tue, e se non è così il risultato musicale non sarà sincero.» – Marco Zappa

E l’italiano quando arrivò?
Il passaggio all’italiano è avvenuto nel 1979. Attorno a noi erano cambiati certi gusti musicali e certi rapporti con l’idea della canzone; ma soprattutto avevo maturato io una nuova consapevolezza: la lingua che usi è come uno strumento, che ti deve appartenere. Le parole che scegli sono come le tue dita su una chitarra: devi sentirle tue, e se non è così il risultato musicale non sarà sincero. Da allora se una storia la vivo in dialetto, non posso che scriverla in dialetto, e se la vivo in italiano, devo scriverla in italiano, e così per le altre lingue. Non si tratta di una scelta obbligatoria e a priori che mi impongo prima di scrivere qualcosa, ma è la stessa storia che voglio raccontare a portarmi sull’inevitabile strada linguistico-espressiva.

Infine la musica. Perché se è vero che ti sei presto allontanato dalla convenzione giovanilistica dell’inglese, altrettanto hai fatto da una visione musicale esclusivamente rock, andando a cercare soluzioni meno scontate e – indubbiamente – più ardite. Chi ti ha spinto in questa direzione?
Proprio per la svolta testuale in italiano scelsi una veste musicale inusitata: un trio con flauto e violoncello. Forse inconsciamente volevo fare qualcosa che piacesse anche a mia madre. La formazione sembrava classica, ma lo spirito era chiaramente rock, anche se per molti si poteva fare rock solo usando una Stratocaster con distorsione. Da allora ho sempre cercato di aprirmi a collaborazioni musicali con musicisti, strumenti e idee ogni volta diversi, e il principio è lo stesso che vale per il testo: è la storia da raccontare che suggerisce – a volte imponendole – soluzioni tecniche e poetiche differenti. Perché altrimenti se usi ogni volta gli stessi mattoni e ogni volta li sovrapponi allo stesso modo, il risultato sarà sempre lo stesso muro.

www.marcozappa.ch

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