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L’édition 2016 de Jazzahead! a swingué sur des rythmes suisses

L’édition 2016 de Jazzahead! a swingué sur des rythmes suisses
Le saxophoniste zurichois Christoph Irniger s’est produit sur scène avec sa formation, Pilgrim, le 21 avril 2016 lors de la Swiss Night du festival Jazzahead!
Photo: Ingo Wagner
Texte d’Urs Schnell, FONDATION SUISA
Invitée d’honneur au Jazzahead! 2016 à Brême, la Suisse a présenté un vaste répertoire stylistique aux 2750 participants et 15 000 visiteurs, à l’image de sa devise «Schweizsuissesvizzerasvizra». Celle-ci symbolisait les quatre «sortes» de Suisse qui peuvent parfois avoir le même son de cloche, tout en formant un ensemble original et hétéroclite.

Invitée d’honneur, la Suisse a présenté à Brême des artistes aux influences jazz très variées sous la devise «Schweizsuissesvizzerasvizra»: celle-ci symbolisait les quatre «sortes» de Suisse qui peuvent parfois avoir le même son de cloche, mais forment un ensemble original et hétéroclite.

Le mélange des cultures a également marqué le festival Jazzahead!, qui a eu lieu durant les deux semaines précédant le salon. La grande variété de représentations proposées allait du spectacle de marionnettes «Les physiciens» de Dürrenmatt à l’exposition «L’électorat – la voix du peuple» illustrant les campagnes électorales suisses. Une affiche présentant une lolette infestée de mouches bleues a même été ressortie des archives. L’objectif de cette affiche était de rappeler à la ménagère que, une fois sortie de l’isoloir, sa place était au foyer.

Du jazz suisse en live

Le jury du Jazzahead! a présenté sa sélection helvétique de showcase, le 21 avril dans le cadre de la Swiss Night, à l’issue du premier jour du salon qui en comptait quatre. Celle-ci a révélé un vaste répertoire stylistique allant du programme solo «Beat Diary» du dynamique explorateur de sons Julian Sartorius et membre du trio Colin Vallon, aux beats perforants des nappes sonores de la formation Plaistow.

Nous y avons aussi retrouvé des visages familiers, déjà présents lors d’éditions précédentes, notamment Weird Beard et le quartet Elina Duni, tandis que Nik Bärtsch’s Ronin et Hildegard lernt fliegen étaient gratifiés d’une standing ovation lors du concert de clôture à la Glocke.

«Pour nous, tout a vraiment commencé après le showcase du festival Jazzahead! 2012», raconte Matthias Wenger, le saxophoniste de Hildegard lernt fliegen. Et bien qu’une participation au salon ne soit pas toujours suivie d’une évolution de carrière à vitesse grand V, comme ce fut le cas pour le sextuor formé autour de l’acrobate vocal Andreas Schaerer, pour beaucoup d’artistes, l’agenda de tournée se remplit sensiblement à l’issue de cet événement.

Tisser et entretenir ces relations professionnelles

Les musiciens qui participent au salon sans présenter de showcase doivent toutefois se manifester par d’autres moyens. Avec son quartet Kaleidoscope String, le violoniste Simon Heggendorn avait déjà assuré un showcase lors du salon Classical:Next. «Nous avons déjà noué quelques contacts, mais nous sommes surtout là pour la partie conférences», explique-t-il. «De plus, nous sommes davantage un groupe qu’un quatuor à cordes classique et avons donc plutôt notre place ici. C’est pour cela que je me suis inscrit au matchmaking.»

Le «matchmaking» est une sorte de speed dating durant lequel on demande aux participants quels sont leurs besoins pour ensuite leur présenter les bons interlocuteurs. La gestionnaire culturelle Nicole Mayer a, quant à elle, choisi une autre voie : «Je me renseigne le plus tôt possible sur les personnes qui seront présentes au salon et j’essaie de prendre rendez-vous avec celles qui m’intéressent ou bien de les reconnaître lorsque je les croise par hasard. Je suis seulement présente sur le stand lorsque j’y ai fixé un rendez-vous.»

Le pays invité mise sur un effet à long terme

Organisé chaque année, l’Alpine Cocktail offre la possibilité de se rencontrer dans un cadre moins structuré. Cet apéritif a permis aux participants de faire connaissance de manière informelle autour d’un verre de vin autrichien en dégustant du fromage suisse. Pour les amateurs de crus suisses, accompagnés d’un carré de chocolat noir, le Swiss Lounge accueillait cette année des représentants de la scène musicale suisse. Du collaborateur de label discographique au représentant de fondation, il était possible de les rencontrer dans le cadre de la série d’entretiens «Un verre de vin avec …».

Cette année, Jazzahead! a permis à la Suisse de se présenter à 969 exposants (la tendance est à la hausse), 2750 participants professionnels et 15 000 visiteurs. Une présence visible de toutes parts qu’elle a notamment mis en avant avec son graphisme rouge vif et un portrait plus grand que nature de Nik Bärtsch dominant le hall du salon et attirant immédiatement l’œil du visiteur.

On ne peut pas encore tirer un bilan final de l’événement. Ce n’est que rarement pendant, ou immédiatement après, que le succès de la démarche découlant d’une présence à un salon musical peut se manifester. «Pour le pays invité, les répercussions sont surtout envisagées sur le long terme», déclare Marcel Kaufmann, responsable de projet à la FONDATION SUISA qui a orchestré la présence suisse sur le salon en collaboration avec Pro Helvetia et le syndicat musical suisse (SMS). «Le jazz suisse jouit d’une excellente réputation sur la scène internationale. Nous souhaitions, à travers ce festival, qu’il marque les esprits plus encore au niveau mondial.»

 

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